Ousmane Dembélé aura un rôle crucial à jouer dans la quête du PSG pour accéder à la finale de la Ligue des champions mardi face au Borussia Dortmund (21h00). Indispensable par sa créativité, l’ailier parisien n’a pas été placé dans les conditions idéales pour s’exprimer lors de la défaite en Allemagne en demi-finale aller. L’enjeu de le libérer au retour n’en est que plus capital.
Le destin du PSG passe par ses pieds. Ce constat ne date pas d’hier. Ousmane Dembélé a pris une importance prépondérante dès ses premiers pas sous le maillot rouge et bleu l’été dernier. Il est l’homme qui fait les différences, celui qui crée le déséquilibre dans les défenses adverses, l’accélérateur de particules qui génère les occasions parisiennes. Une garantie de créativité essentielle à l’heure du grand frisson. Pour réussir son grand soir, Paris aura besoin d’un grand Dembélé. Pas celui de la semaine passée.
Il n’est pas le seul à être passé à côté de son sujet à Dortmund (1-0). Mais quand lui n’est pas dans le coup, ça se voit toujours plus. Son impact sur le jeu du PSG est trop criant pour qu’il en soit autrement. Il n’en a pas eu au Signal Iduna Park. Moins inspiré dans ses choix, un peu trop brouillon dans ses prises de balle, il a aussi été rattrapé par sa maladresse dans le dernier geste. Il y avait eu deux frappes non cadrées en première période pour en témoigner. Et un ballon de but expédié dans les tribunes en seconde pour le confirmer.
L’ÉCHEC DE LUIS ENRIQUE
Ce n’était pas le Dembélé attendu. Mais il n’en porte pas l’entière responsabilité. Le choix de
Luis Enrique de le recentrer lors de la première période n’a pas porté ses fruits. «
Ousmane, avec sa qualité défensive, on savait qu’il pourrait défendre sur Can, avait expliqué l’entraîneur parisien après la rencontre.
On voulait avoir un peu de profondeur derrière et bloquer Füllkrug. » Un échec à plusieurs niveaux. Le positionnement de Dembélé n’a pas empêché Dortmund de déployer son jeu. Il a aussi limité la force de frappe offensive de l’ancien Barcelonais, et du PSG de manière générale.
Paris dépend trop de ce côté droit sur lequel Dembélé a l’habitude d’évoluer. Son rayonnement dépasse le cadre individuel sur ce flanc. Il y a développé des connexions avec Achraf Hakimi et Warren Zaïre-Emery. Les déplacements combinés des trois hommes et leur capacité à se trouver dans le bon timing sont particulièrement délicats à maîtriser pour la défense adverse. Ils permettent surtout à Dembélé de disposer d’appuis pour se créer des espaces et faire parler ses qualités de dribbleur et de passeur. Tout ce qu’il n’a pas été en mesure d’exprimer à Dortmund.
UN IMPACT DÉFENSIF, AUSSI
Il y a eu du mieux en seconde période après son repositionnement sur le côté droit, même si ses fulgurances sont restées rares et vaines. Paris a néanmoins été beaucoup plus dangereux quand Dembélé a repris son rôle habituel. L’équipe de Luis Enrique a aussi retrouvé quelques vertus dans l’aspect défensif. Son pressing a été plus efficace avec une meilleure occupation des ailes qui a permis de limiter les solutions de relance pour Dortmund, et d’aller chercher plus haut le porteur du ballon adverse.
Dembélé ne détient pas seulement les clés de l’animation offensive du PSG. Il joue aussi un rôle important dans l’activité défensive des Parisiens à la perte du ballon. Il a une capacité à défendre en avançant qui colle à la philosophie de jeu de Luis Enrique et contribue à tirer tout le bloc vers le haut. En particulier ses deux acolytes du coté droit, Hakimi et
Zaïre-Emery. Deux joueurs qui n’ont pas affiché le même rendement à la récupération quand Dembélé a occupé une zone plus axiale sur la première période. Et qui ont retrouvé quelques vertus dans ce domaine après la pause.
RETROUVER L’EFFICACITÉ DE MONTJUIC
L’embellie a été trop courte. Mais elle a donné des raisons à Luis Enrique de revenir à cette configuration plus classique pour le retour face à Dortmund. Ce n’est pas forcément la solution privilégiée par l’entraîneur parisien. Mais c’est bien celle où Dembélé semble le plus libéré pour mettre tout son talent en valeur. Et l’ailier tricolore n’est pas le seul à briller quand il trouve un meilleur terrain d’expression. C’est tout le PSG qui profite de son rayonnement, tant ses individualités que son collectif.
Le choix de Luis Enrique sera déterminant. Mais il ne définira pas totalement le sort des Parisiens. Il appartiendra aussi à Dembélé de retrouver cette efficacité des dernières semaines qui lui a fait défaut en Allemagne. Celle qui lui avait permis d’éteindre le FC Barcelone (1-4) dans une ambiance hostile à Montjuic pour forcer l’accès vers les demi-finales après la défaite du match aller (2-3). Dans un Parc incandescent, il aura encore la clé pour ouvrir au PSG les portes d’une nouvelle finale de Ligue des champions.
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